Origine de la cartomancie

Le mot cartomancie vient du grec manteia "prédiction, prophétie"


Il fait référence à l'art de "lire" les cartes à jouer. Cette méthode de divination est sans aucun doute la méthode de divination la plus utilisée aujourd'hui en Occident, tant par les amateurs que par les professionnels. Contrairement aux idées reçues, la cartomancie n'est pas très ancienne. Il n'en reste quasiment aucune trace avant la seconde moitié du XVIIIe siècle, ce qui n'empêche pas de penser qu'elle est peut-être née un peu plus tôt. Cependant, à partir de la fin des XVIIIe et XIXe siècles, la technologie se développe et s'enrichit de jeux originaux et de manuels de plus en plus pratiques. Trois jeux sont utilisés : jeux normaux, de 32 ou 52 cartes ; jeux destinés à la cartomancie ; tarot.


La cartomancie suppose l'existence effective de conseillers et de prophètes, tous deux pouvant être réunis en une seule personne « tirage de carte ». Les cartes sont étalées sur la table, face visible, dans un ordre exact et selon un agencement précis, en tenant compte ensuite du sens de lecture, avant ou arrière, de l'ordre d'apparition et de "l'interprétation" de chaque position par rapport aux autres . On interroge le plus souvent des cartes pour comprendre son avenir proche ou lointain, mais on peut aussi les utiliser pour mieux comprendre la personnalité ou le caractère d'un consultant. En France, les professionnels de la voyance sont assimilés à des métiers indépendants, comme les psychologues indépendants ou les psychanalystes.


Cartomancie et jeux communs


Les cartes à jouer, introduites en Europe dans la seconde moitié du XIVe siècle, ont d'abord été utilisées pour le jeu et n'ont été utilisées pour la divination que bien plus tard. Il faut beaucoup d'imagination pour faire parler les cartes : elles ne véhiculent aucun message universel inhérent. Cela n'aurait pas pu être fait autrement, compte tenu de l'extrême diversité des types graphiques et des symboles de couleur identifiés uniquement pour l'Europe. Par conséquent, le symbolisme attribué aux figures et aux couleurs est arbitraire. C'est le lecteur qui place une grille d'explications personnelles sur la carte ou tire du manuel.


Nous savons que le jeu de requête et de réponse de la fin du XVIIe siècle semble avoir jeté les bases des problèmes de type prédiction. Mais ce sont des jeux socialement amusants, souvent avec des thèmes sensuels. Casanova fournit le plus ancien témoignage précis sur l'utilisation de la divination par carte en 1765 (mais l'histoire de ma vie a été écrite bien plus tard...). Le dessin des cartes à jouer - on n'a pas encore dit poker - a dû évoluer dans l'air du temps, car après Schenau, la gravure de Halbou de 1770 intitulée


Diseuse de bonne aventure, un jeu est étalé sur la table. La même année à Paris paraissent les premiers traités pratiques de divination des cartes : Etteilla, ou la manière de jouer un jeu de cartes. Ainsi, Etteilla (pseudonyme de Jean-Baptiste Alliette le Jeune, 1738-1791) est reconnue comme la plus ancienne diseuse de bonne aventure professionnelle. Auteur de plusieurs manuels, notamment dans des domaines connexes comme l'astrologie ou l'alchimie, il fut la première grande figure du domaine. Si l'on suit son interprétation, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, on se contentait de tirer des cartes une à une, en expliquant directement leur signification. Etteilla prétend avoir révolutionné l'art de la cartomancie en imaginant des diagrammes en éventail et les interprétations plus complexes qui en découlent. Prônant l'utilisation d'un jeu d'enjeux (32 cartes) qui augmente la 33e carte pour représenter les conseillers, il donne des significations qui s'appliquent à la fois au pour et au contre, qui deviendront classiques et formeront encore aujourd'hui la base de nombreux articles.

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